Déserts médicaux / Taxe lapin
9 avr. 2024
Chaque fois que les déserts médicaux avancent, c'est la République qui recule.
Aujourd’hui, 6 millions de Françaises et de Français sont privés de l’accès à un médecin traitant. Plus largement, un Français sur 10 vit dans un désert médical. Pire, le nombre élevé de départs à la retraite parmi les médecins et le vieillissement de la population risquent d’aggraver fortement la désertification médicale au cours de la décennie à venir.
Face à ce constat alarmant, le Gouvernement n’a mis en place que des mesures timides qui ont échoué (subventions à l’installation, aides au recrutement d’assistants médicaux, etc.).
A l’inverse, les députés socialistes proposent depuis 2017 des mesures fortes pour répondre à l'urgence :
- Nous avons défendu à de nombreuses reprises des propositions de loi pour la régulation de l’installation des médecins – généralistes et spécialistes - et des chirurgiens-dentistes sur le territoire, afin d’en assurer la meilleure répartition.
- En juin dernier, l’amendement transpartisan porté par Guillaume Garot, député de la Mayenne, visant à réguler l’installation des médecins a malheureusement été rejeté par les députés Renaissance et RN.
Depuis, le Gouvernement et la majorité nous promettent d’agir pour faire face à ce fléau et le Premier ministre a sorti de son chapeau une “taxe lapin” afin de sanctionner les rendez-vous médicaux non honorés !
Cette proposition est absurde pour 4 raisons :
- Le principal problème est le manque de médecins, pour pouvoir annuler un rendez-vous avec un médecin, encore faut-il en trouver un !
- Les rendez-vous médicaux non honorés ne représentent qu’une minorité des rendez-vous : 2% (selon MG France) à 4% (selon Doctolib) du volume total des rendez-vous pris.
- Elle fait peser sur l'assuré des aléas de la vie qui peuvent lui être amenés à ne pas honorer un rendez-vous (problème familial, de transports, patients à l’état de santé mentale dégradé, etc.)
- Le problème des rendez-vous honorés doit être résolu par d'autres leviers que la punition financière, notamment via la sensibilisation des patients.
Encore une fois le Gouvernement jette l'opprobre sur les Français les plus précaires considérés comme des profiteurs du système.