Motion de censure contre le Gouvernement Barnier
8 oct. 2024
Ce jour, l'Assemblée nationale examine la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution par M. Boris Vallaud, Mmes Mathilde Panot et Cyrielle Chatelain, M. André Chassaigne et l'ensemble de la gauche contre le gouvernement de M. Michel Barnier.
Le premier motif de la censure, c’est la négation du résultat des dernières élections législatives.
Sur la base de ces résultats, le Président de la République aurait dû nommer à Matignon la personnalité proposée par le Nouveau Front Populaire, coalition ayant recueilli le plus grand nombre de sièges (193) à l’Assemblée nationale. Charge ensuite à cette personnalité de proposer un gouvernement au président de la République et de chercher à bâtir des majorités texte par texte, comme nous l’avons proposé tout l’été.
Le Président de la République a finalement préféré se retrancher derrière une prétendue « stabilité institutionnelle » pour rompre avec cette tradition républicaine et finir par nommer un Premier ministre membre d’une formation politique qui a perdu les élections, qui n’a pas clairement appelé au barrage républicain et qui est chargé de perpétuer la politique menée depuis sept ans et sanctionnée à plusieurs reprises dans les urnes par les électeurs et électrices.
Le second motif de la censure, c’est les orientations politiques du gouvernement de M. Michel Barnier.
Le Président de la République a refusé de reconnaître sa défaite, notamment car cela signifiait la remise en cause de la réforme des retraites qu’il avait imposée au printemps 2023 ; le gouvernement Barnier ayant a contrario dans ses missions d’assurer sa mise en œuvre. Censurer le gouvernement Barnier est donc le moyen le plus rapide et le plus sûr pour obtenir l’abrogation de la réforme des retraites.
Le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 s’annoncent comme les textes budgétaires les plus austéritaires de ces vingt-cinq dernières années. Le refus de revenir sur les baisses d’impôts injustes et inefficaces des précédents budgets comme la multiplication des coupes budgétaires sur des politiques publiques essentielles conduisent notre pays dans une impasse budgétaire et fiscale intenable et abîment durablement notre modèle social.
À ces choix financiers s’ajoutent d’autres projets et déclarations qui aggravent les fractures qui traversent notre société, comme la politique du tout répressif incarnée par le nouveau ministre de l’Intérieur.