Pour le retrait de la réforme de l'assurance chômage
9 juin 2021
Alors que la réforme de l’assurance chômage a été reportée plusieurs fois en raison de la crise sanitaire, les députés socialistes et apparentés continuent de demander son retrait.
C’est une réforme injuste qui pénalisera 1,15 million de nouveaux demandeurs d’emplois dont près de 350 000 de moins de 25 ans. D’après des chiffres de l’UNEDIC, voici des projections chiffrées en Ille-et-Vilaine : 16 710 personnes seraient pénalisées par la réforme (dont 5 551 jeunes de moins de 25 ans) tandis que 6 829 personnes devraient subir un retard dans leur indemnisation.
Cette réforme est un triple renoncement par rapport aux engagements de campagne du Président de la République :
- Un renoncement à créer une assurance-chômage universelle. Cette réforme n’est pas structurelle, elle est purement comptable. Elle vise à réaliser des économies en durcissant les conditions pour pouvoir ouvrir ses droits, en modifiant les règles de calcul de l’indemnisation et en rendant dégressives les allocations chômage des cadres. A titre d’exemple, le nouveau mode de calcul de l’allocation chômage entrera en vigueur le 1erjuillet 2021. Avant la réforme, le salaire journalier de référence (SJR), qui sert de base de calcul, était défini sur la base des revenus perçus sur les 12 derniers mois divisés par le nombre de jours travaillés. Après la réforme, le SJR sera calculé en prenant en compte les revenus perçus sur les 24 derniers mois, divisés par le nombre total de jours, y compris des jours non travaillés.
- Un renoncement à ouvrir les droits de l’assurance-chômage aux salariés qui démissionnent. Seuls les salariés avec au moins cinq ans d’ancienneté dans leur entreprise et qui ont un projet professionnel pourront bénéficier d’une allocation chômage après une démission. La mesure ne devrait concerner qu’environ 30 000 personnes sur près d’un million de personnes qui démissionnent chaque année.
- Un renoncement à construire cette réforme avec les partenaires sociaux. Pour la première fois depuis près de 40 ans, une réforme de l’assurance chômage s’est faite sans les partenaires sociaux, qui y sont tous opposés. Elle s’est aussi faite sans le Parlement, puisqu’elle a été mise en œuvre par décret et non par une loi.