Question au Gouvernement sur la réforme des retraites

Question au Gouvernement sur la réforme des retraites

17 janv. 2023

Question au Gouvernement sur la réforme des retraites

 

Malgré l’opposition unanime des organisations syndicales de salariés et d’une large majorité de Français, le Gouvernement s’obstine à vouloir reculer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
 
 
Cette réforme brutale et injuste pénalisera toutes celles et tous ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui souvent occupent des métiers plus pénibles, et les travailleurs qui s’apprêtent à prendre leur retraite. Elle conduira les ouvriers et ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 20 ans à cotiser 44 ans avant de pouvoir partir à la retraite !
 
 
Lors des questions au Gouvernement ce jour, je me suis adressée à la Première ministre Elisabeth Borne :
 
 
 
 

« Madame la Première Ministre,

 

En mars 2020, à la suite d’une forte mobilisation sociale marquée par des grèves et des manifestations d’ampleur, d’un passage en force avec un 49-3 au Parlement et à l’aube d’une pandémie, le projet de réforme des retraites a été suspendu.

 

Depuis 3 ans notre pays a connu une succession de crises : crise sanitaire, choc de la guerre en Ukraine, crise énergétique, pénurie de médicaments et de matières premières, l'inflation... Ce contexte relayé non-stop par des médias est anxiogène et des citoyens expriment une grande lassitude. 

 

Pourtant, le 23 janvier prochain, votre exécutif entend réamorcer une autre réforme des retraites, elle consiste à reporter l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans malgré le refus unanime de l'ensemble des syndicats et son rejet par 7 Français sur 10. 

 

Votre « réforme » est profondément injuste car elle cible les salariés les plus modestes, notamment ceux qui ont commencé à travailler tôt et les travailleurs qui s’apprêtent à prendre leur retraite. 

 

Un report unilatéral de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, sans mesure de justice sociale apparaissent comme brutales. Des inégalités en termes d’espérance de vie et de pénibilité au travail existent. 

 

Cette réforme est une atteinte aux droits des travailleurs à qui l’on a demandé tant d’efforts, notamment pendant la crise sanitaire, et qui peinent à vivre dignement aujourd'hui en raison de la hausse des prix. 

 

Madame la Première Ministre, trouvez-vous juste de demander à un ouvrier qui travaille dans une entreprise agro-alimentaire, dans le froid, en horaires décalés et dont le corps est usé par la tâche de travailler plus longtemps ? Entendez la souffrance de nos compatriotes qui ont déjà donné leurs plus belles années de leur vie à leur travail et qui aspirent enfin à pouvoir profiter d’une retraite bien méritée. »

 
 
Cette réforme est d’autant plus injuste que les Français exposés à des conditions de travail pénibles sont déjà ceux qui bénéficient de leur retraite moins longtemps que les autres : il y a 13 ans de différence d’espérance de vie entre les 5% des Français les plus riches et les 5% les plus pauvres, 7 ans entre un cadre et un ouvrier.
 
 
Il n’y a aucune nécessité à repousser l’âge légal de départ à la retraite. La viabilité de notre système de retraites par répartition n’est pas menacée à long terme. Pour combler le déficit, d’autres pistes de financement existent : augmenter le taux d’emploi des seniors, augmenter les cotisations patronales, faire contribuer les hauts salaires... Mais le Gouvernement les refuse.
 
 
Face à l’obstination du Président de la République et de son Gouvernement, il existe aujourd’hui un front du refus. Nous nous mobiliserons collectivement pour faire reculer le Gouvernement. Au Parlement évidemment, mais aussi dans la rue aux côtés des organisations syndicales dès jeudi prochain.