Question orale sur la situation du centre pénitentiaire de Rennes - Vezin-le-Coquet

Question orale sur la situation du centre pénitentiaire de Rennes - Vezin-le-Coquet

18 févr. 2025

Question orale sur la situation du centre pénitentiaire de Rennes - Vezin-le-Coquet

 

Ce jour dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, j'ai posé une question orale sur la situation du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin. Adressée à Monsieur Gérarld Darmanin, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, c'est Madame Juliette Méadel, Ministre déléguée chargé de la Ville, qui a apporté une réponse. 

 

 

Voici le contenu de mon intervention

 

"Madame la Ministre, 

 

Je souhaite attirer votre attention sur l’importance d'améliorer les conditions de travail des surveillants pénitentiaires et de renforcer la sécurité au sein du centre pénitentiaire de Rennes Vezin-le-Coquet.

 

Cet établissement ouvert en 2010 illustre la problématique de surpopulation carcérale en France. Il compte 843 détenus pour 686 places, obligeant des détenus à dormir sur des matelas au sol. Cela est source de tensions au quotidien, d’autant plus que les troubles psychiatriques et les problèmes d’addiction sont en augmentation parmi les détenus. 

 

Ce centre pénitentiaire compte 332 personnels de surveillance et officiers, dont je tiens à souligner l’engagement au quotidien en lien avec les services judiciaires, sanitaires et sociaux. Mais il est confronté à un manque d’effectifs, avec un déficit d’environ 40 agents. 

 

Dans le quartier de semi-liberté, éloigné géographiquement du centre pénitentiaire, il n’y a qu’un seul agent pour 21 détenus. Des détenus le plus souvent sans emploi et formation et qui rentrent parfois très alcoolisés. 

 

En matière de sécurité, il est urgent d’installer un filet antiprojection et un grillage entre les deux maisons d’arrêt. Plus de 1 100 projections ont lieu chaque mois. Ces objets venus de l’extérieur font l’objet d’un trafic facilité par le « jeu du yoyo » entre les cellules car de nombreux caillebotis métalliques derrière les barreaux furent coupés avec de simples couteaux de table à bout rond. Les fouilles ponctuelles et motivées ne permettent pas de saisir l’ensemble des objets illicites et surtout de déterminer à quel détenu ils appartiennent.

 

Enfin, permettez-moi de saluer la généralisation des gilets pare-lames pour protéger l'intégrité physique des agents, mais de vous signaler que les agentes ne sont pas équipées de tenues adaptées à leur corps alors même qu’elles existent.

   

Pour finir, je tiens à exprimer tout mon soutien et tous mes vœux de prompt rétablissement au surveillant agressé le 13 février dernier par un jet d’eau de javel dans les yeux.  

 

Face à ce constat global, je souhaiterais connaître les engagements concrets que compte prendre le Gouvernement pour à la fois équiper les femmes de gilets adaptés, renforcer la sécurité et les effectifs au sein de cet établissement pénitentiaire. 

 

Je vous remercie."

 

La réponse suivante fut apportée par Madame Juliette Méadel, Ministre déléguée chargée de la Ville :

 

"Je vous remercie pour votre question et répondrai au nom de mon collègue Gérald Darmanin. Je tiens à exprimer ma solidarité avec l'agent qui a été blessé et à rendre hommage au travail accompli par les personnels pénitentiaires, qui ont un rôle décisif. Permettez-moi aussi de réaffirmer le soutien indéfectible du gouvernement aux personnels et notre volonté d'améliorer leurs difficiles conditions de travail.


Le centre pénitentiaire de Rennes-Vezin a un taux de couverture globale de 84,5%, la moyenne nationale étant de 90,11%. Nous devons parvenir aux taux de couverture attendus dans nos établissements. La réforme statutaire historique qui a été mise en oeuvre en 2024 renforcera l'attractivité des métiers pénitentiaires, en permettant la revalorisation de plus de 31 000 agents. C'est un premier levier important pour augmenter les recrutements et fidéliser les personnels. Les annonces du ministre de la justice à Agen, le 23 janvier dernier, traduisent aussi sa détermination à valoriser les missions pénitentiaires et à améliorer la sécurité des agents.

 

Vous mentionnez la présence d'un agent pour vingt et un détenus au quartier de semi-liberté du centre pÈnitentiaire de Rennes-Vezin. En réalité, cinq agents pénitentiaires sont affectés à ce quartier, pour des services de douze heures, avec deux remplaçants identifiés. De plus, le régime de semi-liberté permet aux personnes détenues de travailler à l'extérieur pendant la journée. L'activité de ces quartiers, qui est réduite le jour, nécessite une moindre présence des personnels. Quant au quartier d'isolement, il compte sept places, et non plus douze. Il s'agit d'une unité pour détenus violents, qui répond au besoin spécifique de prise en charge identifié dans cet établissement.

 

La direction du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin et la direction interrégionale des services pénitentiaires de Rennes sont pleinement mobilisées pour renforcer la sécurité de l'établissement. Ce dernier est protégé par 400 mètres de filets antiprojection. Une zone de 60 mètres de long, située entre les deux bâtiments, doit encore être couverte pour compléter la barrière physique entre les deux cours de promenade. Ce projet est encore à l'étude, car sa réalisation dépendra notamment des moyens budgétaires disponibles.

 

Outre les filets, les grillages ont été doublés entre les cours de promenade. Le centre pénitentiaire est également équipé d'un dispositif de détection, de neutralisation et de caractérisation de drones. Ainsi, depuis juillet 2024, aucune projection n'a été recensée par l'établissement. De même, aucun survol de drone n'a été signalé depuis l'année dernière."

 

Voir la vidéo sur le site internet de l'Assemblée nationale